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Escalade & Alpinisme dans les Alpes

  • kyrilwittouck
  • 21 janv. 2022
  • 9 min de lecture

X ième changement de plan suite au coronavirus.

Le nouveau plan, c'est de partir à deux, avec Val, en France et en Suisse.

Histoire d'aller faire des grandes voies et des 4000.


Mercredi 8 juillet: Alpes d'Huez

La voiture chargée de matos, on se met en route pour l'Alpes d'Huez. Nous n'y sommes jamais allé et on se réjouis de découvrir la station.

Pourquoi nous avons choisi d'aller là ? Et bien parce que depuis des années, il y a deux grandes voies que je rêve de faire: Les délices de Notre Dame (5C+) et La pisse Lazuli (6A+). Ce sont deux voies le long d'une cascade avec un ambiance magique à ce qu'il parait.

La station est fort différente de celles qu'on a l'habitude de côtoyer. C'est très "béton" et ouvert. Pas très charmant mais la vue est vraiment canon et on a un super panorama.


Jeudi 9 juillet: Les Délices de Notre Dame

Réveil relativement tôt car ils annoncent presque 30°C aujourd'hui et on veut éviter de cuire dans la voie.

Avec l'entrainement de la PDG et le confinement, cela fait depuis novembre qu'on a pas grimpé. Autant dire qu'on est un peu rouillé et les bras ont fondus comme neige au soleil. Ca va être dur.

On démarre la voiture, direction Villard-Notre-Dame. Dans le topo, ils ne renseignent pas le chemin du rochail qui descend du village. Ils conseillent de descendre en rappel (5). Mais après avoir lu quelques retours d'expérience sur camptocamp (lien), nous optons pour le chemin plutôt que les rappels. Ca ira surement plus vite. Et surtout moins fatiguant.


La voiture garée, les sacs chargés, nous descendons la sente du rochail qui est bien balisée. La marche est facile et très jolie.

En une heure, nous atteignons le pied de la cascade et commençons à chercher le début de la voie. Heureusement, c'est assez logique et en moins de 2 minutes, nous repérons la voie.

On trempe nos t-shirts dans l'eau fraîche, mettons nos baudriers et allumons nos talkies-walkies. Depuis le Wadi-Rum, nous utilisons des radios car cela facilite énormément la communication entre nous deux. Surtout avec le bruit tonitruant de la cascade. Du coup, plus besoin d'établir un code du genre "je tire deux fois sur la corde = vas-y grimpe".


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C'est parti, nous commençons à grimper. On croise une cordée qui descend en rappel dans l'autre sens. Les longueurs s’enchaînent les unes après les autres. La difficulté est assez homogène mais jamais compliquée pour qui est a l'aise dans du 5C. La seule difficulté vient du cagnard. Le soleil commence à taper sérieusement et on sent la roche chauffer.

La vue est canon et l'escalade est agréable car pas difficile mais surtout parce que c'est surprotégé. De temps en temps je saute un point car 1) ils sont fort proches et 2) parce que j'ai pas assez de dégaines...

Bref, après 4h pile de grimpe, nous atteignons le sommet de la voie.

Ni une ni deux, on saute dans la piscine naturelle où tombe une petite cascade. Cela fait un bien fou. Quel énorme plaisir. Pure voie.

En quittant, Val glisse et manque de tomber dans une petite piscine qui donne sur la grande cascade. J'ai eu les boules car si elle était vraiment tombée et emportée par l'eau, elle aurait fait un joli plongeon de 250m... Not today.

Après 15-20 minutes de marche, nous rejoignons la route puis la voiture.

Retour à l'Alpes d'Huez.

Baignade et bronzing au soleil pour se reposer de cette journée.


Vendredi 10 juillet: Orage ou pas orage ?

Aujourd'hui le plan c'était de faire "la pisse lazuli" mais ils annoncent de l'orage vers 12h. Pas idéal de faire une grande voie en montagne le long d'une cascade en plein orage...

Du coup, changement de plan. On décide de faire une via ferrata appelée "Pierre Ronde".

On part à pied de notre hôtel et marchons une petite heure pour arriver au départ de la via ferrata.

Baudrier, longe et c'est parti. On a opté pour le parcours "difficile". Et il est top. Il y a en effet une section en dévers qui pompe bien dans les bras mais rien de compliqué techniquement.


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En une heure quart, on boucle le parcours. C'était super chouette. Ca change de l'escalade.

Retour à pied à l'hôtel.

Puis nous prenons les cabines pour monter et marcher jusqu'à un lac gelé.

Vers 15-16h, le ciel est menaçant mais toujours pas d'orage. Ca tombera seulement à 19h...


Samedi 11 juillet: Grüezi Zermatt !

On abandonne l'idée de faire "la pisse lazuli" car ce n'est pas recommandé de grimper le lendemain d'un orage car le débit de la cascade peut être trop élevé et la voie risque beaucoup d'être mouillée. Tant pis. Ce sera pour une prochaine fois.

On fait nos valises et partons pour la Suisse. Direction: Zermatt. Val n'y est jamais allé.

Journée tranquille.


Dimanche 12 juillet: Europaweg

Nous avons choisi de faire une randonnée de deux jours, l'Europaweg.

Nous prenons le train à Zermatt en direction de St Niklaus, point de départ de notre trek.

GPS en main, nous commençons par une belle montée vers Gasenried. L'itinéraire est pas du tout balisé. Ce qui est un peu chiant mais après le village on trouvera enfin des panneaux.

La marche est tout simplement canon. On passa par tout type de décors. Forêt, pierrier, pâturage,... Trop chouette.

Au dessus de Herbriggen, les choses sérieuses commencent. C'est parti pour une belle montée bien raide de 1300m de d+. Par endroit, il y a des cordes fixes, parfois des marches mais le plus souvent rien. On monte, on monte tout en voyant le fond de la vallée se dévoiler petit à petit. Magnifique. Arrivé au point culminant (2600m), on poursuit le chemin à plat et puis en descendant gentiment jusqu'au refuge Europahutte.

Après 9h de marche, 2200m d+ et 23km, une bonne bière s'impose !


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Lundi 13 juillet: Matterhorn

Nous quittons la hutte vers 8h. Aujourd'hui c'est censé être plus cool. En tout cas, pas de grosse montée prévue.

Le chemin suit longtemps les courbes de niveau. De nouveau, les paysages et la vue sur le Matterhorn qui grandit au fur et à mesure, c'est tout simplement génial.

A un moment, un s'arrête sur un banc au milieu d'un champ de fleurs et là, Val me dit:"tu sens ? Ca sent le miel!". Et c'était dingue à quel point ça sentait fort le miel. On avait l'impression d'avoir mis notre nez dans un pot de miel. Incroyable.

La journée passe, les kilometres défilent. Après 6h de marche, 900m d+ et 20km, nous arrivons à Zermatt. Un peu fourbu il faut l'avouer.


Mardi 14 juillet: Breithorn Ouest 4164m

On fait le plein d'énergie avant de prendre la nouvelle cabine qui monte au Kleine Matterhorn.

Elle coûte horriblement cher mais faut dire que c'est le grand luxe. Primo, les sièges sont chauffant, du jamais vu. Secundo, les gares sont canons avec leurs structures en bois. Et tertio, la vue est canon. Belle montée.

Après en avoir pris pleins les mirettes, on sort de la gare et rejoignons le glacier du Breithorn. Une fois sorti des pistes (car oui, on peut skier toute l'année là haut), on s'encorde et entamons la marche vers l'arête Ouest. Il y a pas mal de monde et on voit de tout. Des tout jeunes, des tout vieux. Encordés, pas encordés,... Bref c'est un peu l'autoroute et la foire en même temps.

L'ascension est vraiment facile et très jolie. En une grosse heure on atteint le sommet Ouest. Ensuite, nous descendons en direction du refuge des guides d'Ayas. Du sommet, cela nous prendra plus ou moins 3h. La marche est agréable et sans grand danger car il y a peu de grosses crevasses apparentes. La seule difficulté réside dans la navigation si le temps se couvre. Mais avec Komoot, nous n'avons eu aucun souci à trouver notre chemin malgré le brouillard.

Il est maintenant 15h. Nous chillons tranquillement au refuge jusqu'au dîner.


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Mercredi 15 juillet: Castor 4228m

Aujourd'hui, la météo est pas terrible. Grosse couverture nuageuse et brouillard sont annoncés. On verra bien si ça se lève ou pas. En tout cas, on décide d'aller faire le Castor pour commencer.

Après un rapide petit-déjeuner, on s'équipe. Crampons, piolets, corde, tout est bon.

Il est 5h45 et c'est parti. On commence par remonter la pente qui part du refuge (3420m) et qui va au Zwilingsjoch (3800m). Cela prend 1h30. Ensuite, on attaque la montée vers la rimaye du Castor. On enchaîne les zigzags. Rien de compliqué. Heureusement, il y a quelques cordées qui montent en même temps que nous. Cela nous rassure. Enfin, surtout Val. Arrivés à la rimaye sommitale, c'est un peu l'embouteillage. Il y a plusieurs cordées qui montent en même temps le ressaut en glace de 15-20m. Rien de difficile mais très ludique. En haut, j'assure Val qui monte avec son "awful style". bien à elle. Il nous reste maintenant à traverser l'arête effilée. Malheureusement, la vue est bouchée et on ne voit rien. Du coup, pas de sensation de vide ou quoi que ce soit. En quelques minutes, nous atteignons le sommet. On s'y attarde pas trop car il y a beaucoup de vent et de toute façon, on voit rien. On retourne vers le mur de glace. Nous sommes les seuls à faire l'aller-retour. Tous les autres descendent par l'autre versant. Je descend Val et pas de bol, une éclaircie pointe le bout de son nez. Je serai donc le seul à voir le sommet et la vue d'en haut.

On redescend doucement au col. Le temps est mitigé et on hésite à enchaîner avec le Pollux. Je finis par convaincre Val qu'il est préférable de le faire le lendemain car ils annoncent du beau temps.

Du coup, on retourne au refuge. Il est 11h30. On passera une longue et un peu chiante journée au refuge. Mais coup de bol, il est quasi vide donc on aura une chambre de 4 rien que pour nous.

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Jeudi 16 juillet: Pollux 4092m

Même routine que hier matin. Mais cette fois, il fait beau. En 1h20, on atteint le pied du Pollux. Une cordée de deux fait le même itinéraire que nous. Un jeune couple comme nous.

On décide non pas de prendre tout de suite sur la roche mais de passer plus à gauche et de monter dans une goulotte de neige. En grimpant, le soleil levant éclaire le Weisshorn qui est le seul à pointer son sommet hors des nuages. Vue véritablement magnifique.

On atteint la partie rocheuse et les chaines fixes. C'est une super chouette section. Monter les chaines est pas difficile mais tire quand même dans les bras. On les franchis en deux longueurs pour arriver à la vierge. Là, commence l'arête neigeuse. Le vent souffle fort. On ne s'entend pas. Pas grave, il suffit de mettre un pied devant l'autre pendant 200m pour arriver au sommet. De là haut, la vue est canon. On a bien fait d'attendre un jour pour le faire.

Petite photo, vidéo et on entame le chemin du retour.

Arête, rappel, goulotte et nous voilà un pied du Pollux.

Mon plus chouette 4000m. J'ai vraiment adoré cette ascension.

Malheureusement, toutes bonnes choses ont une fin et il est temps de retourner vers Zermatt.

On retraverse le glacier en direction du Kleine Matterhorn qu'on atteindra vers 14h.

On prend les cabines de luxe dans l'autre sens. Récupérons nos valises qu'on avait laissées à l'hôtel et montons dans le train qui nous ramène à la voiture.

Direction Grindelwald, dernière étape de notre trip.


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Vendredi 17 juillet: Repos

Qui dit Météo pourrie dit, reste dans ton lit. Aujourd'hui est une journée de repos/zone parce qu'on est un peu fatigué du trek et de l'alpinisme. Mais aussi parce que le temps est très couvert et qu'ils annoncent de la pluie.


Samedi 18 juillet: Ca mouline en VTT

On chope des VTT old school à l'hôtel. Ce sont des semi-rigides des années 2000. Pas des bêtes de combat mais ça fera l'affaire pour aujourd'hui.

Le plan est de monter au Kleine Scheidegg depuis Grindelwald en passant par Alpiglen. Il s'agit d'une belle montée de 1100m et de 14km de long. Une sacrée trotte en somme. Mais on est chaud bouillant. On la "bouffera" en 3h. Cette montée est vraiment canon. On commence sur la route puis bifurquons vers les chemins de terre. Super chouette.

Arrivé en haut, on prend un snack, buvons un coup puis descendons vers Grindelwald. Les pentes sont assez raides par endroit et Val est pas hyper à l'aise mais se débrouille quand même bien. Ensuite, on rejoint la route et traçons jusqu'à l'hôtel où on fait le plein d'eau.

Pour la deuxième partie, nous prenons les cabines qui montent à First. Chose incroyable, un bras robotisé met les tricycles lui-même sur les cabines. Complètement fou.

Arrivé en haut, longue pause déjeuner face à la vallée. Malheureusement nous ne sommes pas seul. Loin de là. Il y a énormément de monde.

Val étant un peu fatiguée et vraiment pas chaude faire du VTT enduro, redescend tranquillement à pied et en cabine. Moi, je me dirige vers le lac Bachalp. Le chemin est hyper facile jusqu'au lac puis cela devient du vrai enduro. Je m'y attendais pas du tout. Ca va pas être de la tarte. Surtout avec un VTT semi-rigide. Heureusement que Val n'est pas venue.

Serrant les poignées à mort, je me lance. Je me marre comme un petit fou. C'est juste génial. Un mélange de peur et d'excitation m'envahit. J'adore. Faire du VTT enduro en montagne est une première pour moi et je suis déjà conquis.

La descente est longue, 14km pour 1200m de dénivelé négatif. Ca me prendra une heure de tout descendre et de rejoindre Val à l'hôtel.


Demain, c'est retour à Bruxelles après 10 jours dans les Alpes.

C'étaient des vacances incroyables. On a fait pleins d'activités différentes: escalade, via ferrata, alpinisme et VTT. On a même coché 3 4000m. Ce qui me fait 6 4000m au compteur.

Ca avance lentement mais surement. Il en reste tout de même 76 à faire.

Bref, un très joli mix de sport dans des coins splendides. A refaire au plus tôt.

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