Kayak sur la Tara

Grâce à une vidéo sur youtube, Adelin nous apprend qu'en Bosnie se trouve le second plus grand canyon du monde, après le Grand Canyon. Il nous faut pas beaucoup de temps de réflexion pour qu'on se décide à y aller.

Le top départ se fera le 14 juillet. Direction, Sarajevo.

Samedi 14 juillet - Sarajevo

Arrivé à l'aéroport de Sarajevo (qui n'a pas énormément de traffic), on prend un taxi vers l'hôtel qu'Ed avait réservé, l'hôtel Irmak. Simple mais tout à fait confortable et propre. Une fois les sacs posés, on se dirige vers le centre historique et son musée sur le génocide de Srebrenica en 1995, " Galerija 11/07/95 ". Ce dernier est assez petit mais montre bien l'horreur que c'était et vaut la peine d'y aller.

Le centre en tant que tel est grand comme un mouchoir de poche mais il est vivant et très joli. Nous flânerons entre les échoppes et les terrasses et sommes également monté à travers le cimetière pour rejoindre le Bastion Jaune.

Le soir venu, on va se poser dans un restaurant du centre et tentons la cuisine locale. Nous goûterons bien évidemment les fameux cevapi (ou cevapcici) ainsi que pleins d'autres plats de viandes qui baignent un peu dans l'huile.

Dimanche 15 juillet - Tara River Camp

On se lève tranquillement et attendons le taxi qui doit nous emmener vers la rivière Tara. Nous avions préalablement réservé un tour avec guide (après de longs débats) avec l'agence Tara-Raft. Notre taxi arrive vers 11h avec non seulement un chauffeur mais le boss ainsi que le sous-boss. Bref, nous sommes 5, eux trois. Le tout dans une Renault Espace qui a du faire la guerre de Yougoslavie.

Arrivé au camp, on rencontre nos guides: Dave et Clara, deux British. On nous explique comment va se dérouler le trip, etc... Ayant la dalle, nous faisons un petit feu au milieu du camping et cuisons nos hot-dogs et croque-monsieur sous une alternance pluie-soleil.

Le soir, on dînera dans le bâtiment principal en regardant la finale de la coup du monde.

Lundi 16 juillet - Tara River

C'est le grand départ. On essaie notre matos, mettons les combinaisons, les casques,... et on charge tout dans le combi avec les kayaks et canoës. En effet, nous avions opté pour deux canoës duo et un kayak solo. La route jusqu'au point de départ est canon. On traverse une campagne entourée de montagnes. On fera un petit arrêt ici, près du Mt Bobotov, avec une vue magnifique. Là, je me suis dit: il faut revenir en hiver faire du ski de rando !

Après presque 3h de route, nous arrivons au point de départ de notre expédition. C'est un lieu assez touristique avec une grande tyrolienne de +/- 800m qui passe à 170m au-dessus du canyon. C'est fun mais pas incroyable non plus car on avance pas des masses et on est bien assis dans une sorte de nacelle de parapente.

Bref, il est temps de passer aux choses sérieuses. On déjeune au bord de la rivière (full pâtes) et on s’équipe enfin. Vers 15h, on rentre dans nos kayaks respectifs et donnons les premiers coup de pagaies dans l'eau turquoise mais glaciale (<10°C) de la Tara. C'est Seb qui commencera dans le kayak et on se rendra très vite compte de l’importance des guides qui auront plus un rôle de lifeguard que de guide.

Le début est assez calme mais quel plaisir de naviguer dans ce canyon profond de 1300m (on parle pas de la profondeur de l'eau, hein Ed). L'endroit est vraiment canon. On avance assez vite non pas parce qu'on est des pros mais parce que le courant est vachement fort. Après 3-4h de kayak, on arrive à notre premier camp. On se change rapidement pour se réchauffer puis montons les tentes. Enfin, nous dégustons une bières tièdes (pas de frigo ni d'électricité dans le camp) bien méritée. Notre cuisinier qui nous suit en voiture avec tout le matos, nous prépare un bon petit repas composé à 95% de viande. Étonnement je n'ai pas méga bien digéré la dose de bidoche et Adelin (ou son nez) se souviendra toute sa vie de cette nuit, haute en odeurs.

Mardi 17 juillet - Tara River

Réveillé pas trop tôt, petit-dèj engloutit, nous sommes repartis. Aujourd'hui, le temps sera bien pourri avec de belles averses entrecoupées de quelques éclaircies mais cela ne sera nullement dérangeant. Cette journée s'annonce un peu plus mouvementée que la précédente. En cours de chemin, on passera par une grotte d'où jailli de l'eau glaciale. Ed y plongera la tête la première aidé par quelques mains dans le dos, surtout celle de Starck. Nous continuons à échanger nos places dans le kayak à tour de rôle. Comme dit précédemment, on se ramassera quelques bonnes draches mais profiterons tout de même de belles éclaircies.

Pour le pic-nic, on se pose sur la seule "plage" que nous ayons croisé et mangeons, encore et toujours une dose de cheval de viande et de gras. Une fois la barre d'énergie un petit peu remontée, on se rassied dans nos canoës et continuons à naviguer sur cette eau turquoise et glaciale.

En fin d’après-midi, on arrive au second camp. La chance nous sourit, il fait canon. On boit une (ou deux) rakija de bienvenue pour se réchauffer et enlevons rapidos nos combinaisons trempées. On tue le temps en buvant quelques bières dans l'herbe ou autour du feu lorsque la pluie se remettra à tomber.

Après le diner, on se met une énorme taule...Rien à raconter...Sauf que je me suis réveiller dans un bon lit alors qu'on avait des tentes...Apparemment, il y a eu un changement de plan au cours de la nuit.

Mercredi 18 juillet - Tara River

C'est notre dernier jour sur la rivière. La gueule de bois est sévère et l'addition pas trop salée (ça reste la Bosnie) malgré les 50 50cl et les deux bouteilles de rakija bues... L'eau fraîche nous fera le plus grand bien. De plus, le soleil sera au rendez-vous pendant toute la journée. Aujourd'hui, les rapides sont les plus gros et en kayak c'est vraiment pas facile. On boira tous la tasse. De gré ou de force...Merci les potes! On sautera aussi d'un rocher de 5-6m. Toujours fun. Au cours de la descente, on croisera pas mal de raft rempli de gros slaves qui fument des clopes tout en raftant.

La dernière heure est assez pénible, il commence à faire froid et un autre cours d'eau (la Piva), à rejoint la rivière et à baisser la température de l'eau de moitié. Elle est maintenant entre 4 et 7°C.

On arrivera doucement à notre camp de base sans trop d'effort à cause du courant assez violent. On remarquera que l'eau est montée de quasi un mètre suite aux pluies et au lâché du barrage.

On se sèche, on se change et grignotons quelque chose avant de prendre un "taxi" vers Tjentište. Le taxi en question a son plafond qui s'écroule. Du coup, le chauffeur s'arrête sur le bord de la route pour mettre une bûche qu'il cale entre les fauteuils et le toit. Tjentište, c'est un petit village sans magasin et sans rien en fait. Arrivé sur place, on essaie de trouver un second taxi qui peut nous emmener à Prijevor qui est le point de départ pour l'ascension du Maglic.

On finira par trouver vers 19h un mec qui nous prend dans son pick-up et nous déposera en haut en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Un vrai malade!

Sur place, la vue est canon avec un coucher de soleil magnifique. On déchantera rapidement quand on se rendra compte qu'on a perdu ma tente. Il est 21h, on a une tente 3 places pour 5 personnes, des pâtes et du ketchup mais rien pour les cuire ni même d'eau...Bref des énormes clébards. Là, on se dit qu'on a peut être mal organiser ce trek...Mais cocu comme nous le sommes, on rencontrera des slovaques qui nous diront qu'un refuge est à côté. Il nous serviront même de traducteurs avec le gardien, Serjan, qui ne parle que bosnien-serbe-croate-j'en-sais-rien. Il nous logera dans une de ses petites huttes et nous prêtera du matos pour cuisiner. Un véritable petit chat ! Sans lui, on était vraiment mal parti. En échange de nous lui donnerons l'Union qu'il nous avait gentiment demandé d'emprunter.

Jeudi 19 juillet - Maglic 2388m

Aujourd'hui, on attaque le plus haut sommet de Bosnie, le Maglic. La ballade est assez bien tracée et indiquée dans l'ensemble. Ca commence par une pente raide avant de rejoindre une barrière rocheuse où on trouvera des cables pour s'accrocher. En +/-2h, on atteindra le sommet qui est dans les nuages. Pas le temps de niaiser, on descend directement vers le lac Trnovačko qui est en forme de cœur. Même si la vue est toujours bouchée, on voit le lac d'en haut et c'est assez beau. Arrivé en bas, on prendra un café de l'espèce de refuge au bord du lac. Ensuite, on continuera dans les bois et à flancs de montagnes pour retourner à Prijevor.

Une fois nos sacs fait, on se remet en quête d'une voiture qui pourrait nous amener à Tjentište. On finira par descendre avec un garde du parc national. Une fois en bas, on renseigne sur comment aller à Dubrovnik. On apprendra qu'un bus part bientôt pour Trebinje. Ni une ni deux, on se rue au stop et montons dedans. A Trebinje, on se trouvera un hôtel simple puis allons dîner dans un resto où on nous impose plus ou moins le plat car il est déjà presque 22h. Ensuite, nous irons dans un bar assez sympa, l'Underground. Petite soirée tranquille.

Vendredi 20 juillet - Dubrovnik

C'est bientôt la fin du trip et nous devons aller à Dubrovnik. Comme les deux villes ne sont pas loin l'une de l'autre, on prend un taxi pour y aller. Sauf qu'il y aura une file monstre à la frontière. On abandonne le taxi et continuons à pied sous un soleil de plomb. De l'autre côté de la frontière, on prendra un Uber pour rejoindre l'hôtel qu'on a réservé et qui se situe légèrement en-dehors de la ville.

Au final, on passera deux jours à Dubrovnik. On aura clairement pu y consacrer moins de temps mais ça s'est mis comme ça.

Pour finir, je dirai que ce fût un pur voyage avec un belle brochette de connards !