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Refuge des Dents du Midi

  • kyrilwittouck
  • 21 janv. 2022
  • 4 min de lecture

Ski refuge dents du midi

Vu les conditions et la quantité de neige tombée récemment, on ne pouvait pas rester à Bruxelles à ronger notre frein. On a donc décidé avec Romain de se faire un court, très court séjour aux Marécottes. L'idée de base était de partir des Marécottes, monter au refuge des Dents du Midi et le lendemain faire la Haute Cime puis descendre sous le barrage de Salanfe pour rejoindre les Marécottes.


Samedi, c'est mal parti

Réveil à 5h30, après une très courte nuit, pour prendre l'avion à Zaventem. Arrivé à Genève, les ennuis commencent...Pas moyen de prendre la voiture qu'on avait loué à cause d'un problème mystérieux de carte de crédit qui ne passe pas. On cherche des alternatives jusqu'à ce que Gass en bon copain nous prête sa voiture. Bon, après une heure de perdue, on est enfin sur la route à bord d'une vieille Polo qui fait du twerk dès qu'on freine...Va falloir être prudent dans la descente.


Aux Marécottes, on se change en vitesse sur le parking car il est déjà 14h et on a un sacré bout de chemin à faire. Le skipass en poche, on prend le télésiège qui nous mène au pied de la Golette. Comme il a eu une course de ski-alpinisme la journée, la Golette est bien tracée et pleine de bosses. Pas moyen de monter en peaux. On met les skis sur le sac et c'est parti pour les escaliers de la Migro comme dirait le local, Jérémie Heitz (voir son film La Liste ici).

45 minutes plus tard, on atteint le sommet et on descend la combe de la Golette en direction du lac de Salanfe. Une fois en bas, on met les peaux mais je me rend compte qu'un de mes crochets arrières est cassé. Je croise les doigts pour que la peau tienne jusqu'en haut.


Après 2h15 de montée ma peau me lâche complètement. Plus moyen de la faire tenir sur mon ski et on a rien pour l'attaché d'une quelconque façon. On est à 2.500m d'altitude et il est 18h. Le soleil vient de se coucher et il nous reste 400m de dénivelé pour atteindre le refuge et ce, avec une seule peau.

Autant dire que c'est mission impossible surtout qu'il fait super froid et que mes doigts sont totalement gelé. Je met les skis sur le sac et là, je fais tomber mon casque qui roule, roule, roule jusqu'à perte de vue... Tant pis pour le casque, on ira le chercher demain.

Je tente de monter à pied. C'est épuisant. Impossible de faire les 400m restant comme ça.


On décide donc de descendre vers le refuge de Salanfe qui se trouve sur le barrage. Vingt minutes plus tard, on déchausse les skis et entrons dans le refuge. On voit qu'il y a moyen d'avoir de l'électricité pour la lumière et pour le chauffage mais cela fonctionne avec des pièces de monnaies (50 cents/30 mintues).

"Romain t'as des pièces ?"

"Non. Toi ?"

"J'avais 9 francs en pièces mais je les ai sorti de mon sac juste avant de partir.."

"Fuck"


Mais pour une fois, la chance nous sourit. Quelqu'un avait mis assez d'argent pour chauffer le refuge pendant 45 heures. Autant dire qu'on s'est pas gêné de faire péter le chauffage à max !


Après un bon dîner au chaud, il est temps de se glisser dans nos sacs de couchages pour une bonne nuit.


D+ 950m


Dimanche, à l'assaut

On se lève assez tôt pour avoir le temps de monter jusqu'au refuge des Dents du Midi mais au final nous traînons un peu et partons vers 8h45 de Salanfe. Et c'est parti pour 970m de dénivelé positif qu'on fera en 3h. Pas un rythme de fou mais faire la trace demande pas mal d'énergie surtout quand c'est la première fois.


On atteindra le refuge vers 11h45. Super chouette petit refuge de haute montagne. Ayant froid et faim, on décide d'allumer un feu pour faire du thé. On mange un bout, buvons le thé qui fait vachement du bien et une grosse heure plus tard, on chausse les skis et c'est parti pour une belle et longue descente.

La neige est assez bonne et la descente très plaisante. Et cerise sur le gâteau, je retrouve mon casque qui m'attendait patiemment planté dans la neige.


Une fois arrivé sur le lac, on pousse sur les batons en direction de l'auberge de Salanfe. Ensuite, on passe de l'autre côté et descendons en direction du Van d'en Haut. Contrairement à ce qu'on nous avait dit, la neige est pas mal et il n'y avait quasi aucun éboulis d'avalanche. Arrivé au Van d'en Haut, il faut de nouveau faire travailler les bras en poussant un peu puis la gravité fait son oeuvre et on glisse doucement jusqu'au parking un peu au dessus des Granges.


On aura mis 1h35 pour descendre depuis le refuges des Dents du Midi. Mais l'heure tourne et on doit retourner au plus vite à la voiture car notre avion est à 19h. Je demande à un couple s'ils peuvent me déposer aux Marécottes pour récupérer notre caisse. Aucun souci et une grosse demi-heure plus tard, on est sur la route.

On rend la caisse à Gass à la gare et on saute dans le train direction l'aéroport.


D+ 1020m


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