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Weissmies 4017m

  • kyrilwittouck
  • 21 janv. 2022
  • 4 min de lecture

AlmagellerHutte

Après quelques négociations, Val accepte de faire une course d’alpinisme juste avec moi. Sans guide. A deux en amoureux…

Notre objectif est le Weissmiess, un 4000m que j’ai déjà fait une fois et tenté une autre.


La météo semble être de notre coté et il ne semble pas y avoir de neige au refuge ni sur l’arête. Voilà qui va faciliter l’ascension. On loue le matos nécessaire pour Val (bottines et crampons) et on se met en route pour Crans-Montana en passant par Pontarlier.


Arriver sur place, on se rend compte qu’ “on” a oublié le sac à dos de Val à Bruxelles. Heureusement, on nous en prêtera un.

Le premier soir, petit dîner au “Chalet” et on fait le plein de calories avec une grosse fondue.


Dimanche - Allumer le feu !

On se réveille peinard et on se met en route vers Saas-Almagel vers 11h.

On se gare sur le parking près de Furggstalden. Là, on voit une voiture avec un couple d’allemands qui s'apprêtent à monter.

Shit ! Nous espérions être juste à deux dans le refuge non gardé. Tant pis.

Sac sur le dos, on démarre notre randonnée. L’itinéraire est fermé mais on passe quand même par là. On comprend tout de suite pourquoi: les filets de sécurité ont été retiré sur les ponts. Un peu stressant mais ça passe sans souci.


La montée est facile mais il y a beaucoup de vent et passé l’Almagelleralp, il commence à faire vraiment froid.

On mettra 2h40 pour faire les 7km qui séparent le parking du refuge.

Arriver à la cabane (2892m), on voit qu’il n’y a pas de neige (bonne nouvelle) mais aucun cours d’eau ne coule (mauvaise nouvelle) !


On s’installe tranquillement et on décide d’aller un feu pour se chauffer. Après 9 ans de scoutisme à allumer des feux dans toutes les conditions, j’ai sacrément galéré pour allumer celui-ci. Je nie avoir utilisé un essuie de cuisine en dernier recours pour allumer le feu… Bref, le feu allumé, le refuge se réchauffe ainsi que l’humeur de Val qui était à deux doigts de faire du boudin ;-)


Bon, on a chaud mais on a soif. Et sans eau, on peut dire adieu à notre ascension de demain. Je pars donc gourde et casserole à la main en quête d’eau. Je l’entendais ruisseler sous les rochers mais impossible de la voir. Cela m’a tout de suite fait penser au film “Touching the void”. OK, je reconnais que je n’étais pas “tout à fait” dans la même situation mais quand même…

Une fois l’or bleu trouvé, j’ai pu remonter 200m avec ma grosse casserole pleine de flotte.


Petit diner au coin du feu et bonne nuit avec un soleil couchant magnifique.


Lundi - C’est pas passé loin

On se réveil tôt, à 5h (et oui, j’ai retenu la leçon de la dernière fois). On mange quelques barres de céréales, on s’équipe et on est parti pour la grande aventure.

Ca démarre par une marche facile jusqu’au col (3200m) qu’on atteindra en une heure pile. Là, je dépose le drone que je n’utiliserai pas car il y a trop vent.


On continue l’ascension en gravissant l’arête. Le début est facile et vraiment chouette. Quelques pas d’escalade nous mettrons d’humeur joueuse. N’étant pas encordé, on avance à bon petit rythme.

Vient un moment où une “dalle” obstrue le chemin. On regarde à gauche, à droite et décidons de passer par la gauche. Je passe en premier et me rends compte que le rocher est tout pourri, qu’il ne tient pas et que la pente est assez instable avec ses fins gravas. Mais ça passe tant bien que mal.

Val se lance à son tour et arrive à mon niveau. Au moment où je lui dis de ne pas prendre appuis sur ce rocher-là, elle y pose sa main et son poids. Le tout se disloque et est prêt à tomber sur elle. Heureusement elle maintient le rocher en place mais panique complètement. Je l’ai souvent entendue stresser, lâcher des “putains” à tout va quand elle a peur mais là c’était autre chose. Elle pensait vraiment qu’elle allait mourir.

Je la cale entre moi et la pente et montons comme ça sur quelques mètres jusqu’à ce qu’on trouve du rocher sain et bien solide. Et là, les gros sanglots coulent. Je pensais qu’il en était fini de notre expédition, que Val voudrait faire demi-tour, mais à ma grande surprise elle décida de continuer. Elle est forte celle-là !


Après cet épisode mouvementé, on se remet en route vers le sommet qui semble reculer à chaque pas. Une fois sur la partie enneigée, on s’encorde et mettons les crampons.

On atteindra enfin le sommet après 4h15 d’ascension ! Bravo à Val pour son premier 4000m !


Mais au sommet nous ne sommes qu’à la moitié...Il s’agit de redescendre l’arête. Et là c’est le début d’une longue descente en enfer.

Désescalader l’arête fût long. Très long. Beaucoup trop long. On avait l’impression de se tuer les genoux sans pour autant descendre d’un millimètre.

Là, notre moral tomba dans le fond de nos chaussettes, juste à coté de notre niveau d’énergie.

Finalement, on arrivera à la cabane en 5h… et après que Val eu pelé un oeuf avec moi…


Nous étions bien naze après 9h15 d’ascension mais comme on avait pas prévu de nourriture pour le soir ni le lendemain, on décida de continuer et de retourner à la voiture tout en espérant ne pas finir dans le noir.


On fait notre sac, buvons un coup et entamons la dernière partie.

Traverser les ponts sans filets de sécurité et avec les jambes molles de fatigue fut un peu stressant. On arrivera sans tracas au parking après 2h15 soit 11h30 de marche au total pour cette longue journée.


Retour à Crans-Montana ou un bon bain bien chaud nous attends ainsi qu’une bonne grosse bouffe bien grasse !


Distance: 18km

D+: 1.100m

D-: 2.100m

Temps: 11h30


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