Escalade dans les Météores
- kyrilwittouck
- 21 janv. 2022
- 7 min de lecture

Dimanche 2 juillet - Kalimera
Départ pour Athènes avec Val et nos 40 kg de valise, dont 20 de matos.
Les 3h30 de vol sont passées rapidement grâce à l’état pitoyable dans lequel j’étais suite au mariage.
Arrivé à Athènes, on se prend une claque monumentale de chaleur. Le thermomètre affiche 45°C... Autant dire que c’était le coup fatal pour m’achever. On se liquéfie sur place !
On récupère la voiture et nous nous mettons en route pour Kastraki. Que dieu bénisse l’inventeur de la clim’.
Après quatre bonnes heures de route, on arrive à notre hôtel, le Meteora. Pas très original comme nom. Surtout qu’ils sont quelques uns à s’appeler comme ça. Après avoir tourné dans les ruelles et les chemins de terre grâce à Google, on arrive enfin à destination.
Ni une ni deux, on se jette à la piscine. Haaaa !
Lundi 3 juillet - Quel plaisir !
Afin d’éviter la chaleur, on se lève tôt et prenons le petit-dèj à 7h. Petit-dèj qui est super bon.
Remis d'hier et le ventre plein, on se dirige vers le site école: Doupiani, face Nord-Ouest.
Là, on découvre le rocher des météores, du conglomérat. Ce sera une première pour nous deux. C’est bizarre et difficile de lui faire confiance mais ça tient.
Nous enchaînons plusieurs voies de deux longueurs et sommes étonnés du niveau annoncé. Une 5c correspond à une 5a - 5b grand max.
Val leadera sa première vraie longueur en falaise. Chapeau bas !
Voyant la facilité avec laquelle Val grimpe dans le 5c, on tente une 6a et ça rentre comme dans du beurre. De nouveau, une première pour elle. En falaise en tout cas.
Voilà une bonne nouvelle car cela étend grandement le champ des possibilités.
La vue des alentours étant magnifique, je sors le drone pour faire une vidéo. Voulant essayer un nouveau mode vol (course lock) je ne fais pas assez attention aux environs et écrase le malheureux quelque part sur la face. Impossible de savoir où. On essaiera tant bien que mal de le retrouver en escaladant puis descendant en rappel sur le site probable du crash...Rien… Heureusement, il était assuré.
Après avoir fait 6 voies de deux longueurs (Daedalus 5c+, Ostria 5c, Isidora 5c, Icarus 6a et encore deux à gauche de Daedalus), on retourne en ville pour déjeuner et profiter de la piscine de l’hôtel sous le soleil de plomb.
Mardi 4 juillet - Première grande voie
Notre choix c’est porté sur Dresdner Eierschecke 6a+ 130m car c’est une voie bien protégée, longue et d’une belle difficulté.
Après une courte marche d’approche dans un sentier assez bien défini, on atteint le pied de la voie.
La première longueur, 5c+, ne pose pas de difficulté majeure et le début est relativement simple. Il y a juste un petit passage sur une sorte de vire qui est le passage clé.
Ensuite, on attaque la 6a. Ca commence à devenir plus raide. L’escalade devient plus plaisante. De nouveau aucune difficulté pour quelqu’un qui grimpe ce niveau.
Enfin, on arrive à la dernière longueur, la 6a+. Elle est vraiment superbe. Encore plus raide que les deux précédentes. Les pitons sont vraiment bien placés et on se sent en sécurité. Aucun soucis pour la leader. On a tous les deux pris notre pied dans cette longueur.
Arrivé au sommet, on se pose deux secondes puis évaluons la faisabilité de faire le “Egg Dance” ou pour être honnête, essayons de trouver le courage qui s’est planqué dans le fond de nos chaussons. Après avoir tergiversé quelques minutes, “on” se lance. Je descends, fais le grand écart et là, panique. Je le sens pas du tout. Retour case départ. Tant pis. Ce ne sera pas pour cette fois. Bien que je ne sache pas quand sera la prochaine.
On descend en rappel dans la voie. Une belle pagaille. La corde se coince deux fois. C’est fou que de si petits galets peuvent autant accrocher une corde... A chaque fois, je remonte la débloquer en suant et jurant !
Vers midi, sous 32°C, on rejoint la voiture et retour à l’hôtel. Piscine et salade au programme puis visite des monastères.
Je demande à la réception quelle est la tenue à mettre pour entrer dans les monastères. On me répond qu’il faut porter un pantalon. Je peux dire que l’idée de mettre un jeans par 35°C ne m’emballait qu’à moitié. Et ma tronche quand j’ai vu que tous les hommes portaient des shorts…
Suant comme un porc dans mon froc, on visite les monastères qui sont très beau de l’extérieur mais sans grand intérêt à l’intérieur.
Mercredi 5 juillet - On remet ça !
Aujourd’hui, on se lance dans Danae 6a+ 130m. De nouveau, une grande voie bien protégée.
La marche d’approche n’est pas si évidente que ça. Il faut marcher une bonne vingtaine de minutes en montée dans la végétation tout en essayant de trouver le chemin qui n’est pas toujours facile à trouver. Heureusement pour nous, nous y sommes parvenu sans trop de tracas.
On s’encorde, se check et c’est parti pour une nouvelle ascension !
Ca commence directement par une 6a+. Le début est une traversée vers la droite assez facile mais comme les pitons sont assez éloignés, vaut mieux pas se planter.
La voie continue ensuite verticalement avec un passage dans une large faille bien protégée mais pas si facile que ça. A la seconde tentative, ça passe. Comme toujours, c’était pas spécialement difficile mais fallait juste oser faire confiance à ses pieds et aux tout petits galets sur lesquels ils reposaient.
Une fois le relais installé, Val me libère de la corde et fait tomber son reverso 5m en dessous de la plateforme sur laquelle elle se trouvait. Ne pouvant l’aider d’où je suis, je lui explique comment attacher solidement la corde à un arbre et comment faire un demi-cabestan pour le rappel. Elle exécute tout ça au poil et descend récupérer le reverso. Elle remonte en se hissant sur la corde et revient saine et sauve avec le précieux reverso. Ouf !
La longueur suivante, 5c, est géniale. Belle et longue, 40m. Dans son niveau.
Pour la 5b, la face devient plus raide avec un très très léger dévers par moment mais l’escalade est facile.
Val prend ensuite le lead pour la dernière longueur (3, 35m) et monte jusqu’au sommet.
Là haut, la vue est dingue ! Nous sommes juste en face d’un monastère et on peut voir les gens nous prendre en photo. On signe le registre et on redescend illico presto.
On prie pour que les rappels ne soient pas aussi foireux qu’hier. Mais cette fois tout se passe bien. Nous sommes descendu dans la voie ce qui n’est pas le plus facile, surtout à la fin avec la traversée.
Jeudi 6 juillet - Dernière grande voie
Comme dernière grande voie, nous avons opté pour “Pillar of Dreams” vu qu’elle semble majeure et incontournable. Vu la longueur de la voie (9 pitches), on se lève super tôt.
On quitte l’hôtel et on se met en route. On gare la caisse et marchons vers cette immense et superbe paroi.
Cependant, arrivé au pied de la voie, impossible de trouver le premier piton. On cherche à gauche, à droite, en haut, en bas. Pas moyen de voir ce foutu piton. On se dit que si c’est comme ça pour le premier, comment ça va être pour les suivant et comme dirait vivi “Pas sage mais prudent”. Du coup, triste et déçu on décide de faire demi tour et d’aller grimper ailleurs en sachant tout de même au fond que nous faisons le bon choix.
On retourne là où tout a commencé, Doupiani. Se sentant en confiance après avoir passé quelques jours ici mais surtout parce que j’ai envie d’utiliser mon rack de trad, on opte pour “Thick End” 6A+ 145m mixte.
La première longueur est facile et agréable bien que les pitons soient espacés. Val prend le lead pour la seconde longueur, 5C+. Impressionnant. La 5B a un runout de +/- 15m… Bon, c’est plutôt du 4B pendant 12m puis les 3 derniers mètres sont vraiment du 5B et là t’as pas envie de te planter.
Ensuite, c’est là que les romains s’empoignèrent. La 5C+ est pas la plus facile mais surtout très peu protégée et pas facile de placer des protections. Arrivé au relais, je décide de faire les deux dernières longueurs en une.
Et là, le flippe commence. Les pitons sont bien espacés et les pas facile de mettre les protections dans une 6A+ qui est vraiment une 6A+. D’autant plus que c’est mon niveau max en lead… Alors je peux le dire, j’ai sué, flippé et même prié que les deux friends (1 et 0,75) et mon nut tiennent bon en cas de chute ! Finalement tout passe et je peux profiter à fond de ce moment. Je pense que dans ce cas-là, on était clairement dans du fun de type 1,5 voire 2 (voir explication ici).
Val suivra sans trop de souci bien qu’elle soit passée à travers tout le spectre émotionnel. Elle est passée de la peur au courage et des pleurs aux cris de guerres. Elle est forte celle-là !
Après cette magnifique voie, on retourne à l’hôtel prendre une douche faire un dernier plouf avant la route vers Galaxidi, charmant petit village en bord de mer. Là, Val nous a trouvé un hôtel plein de charme, le Galaxa Mansion.
La route vers la côte est canon. J’imaginais vraiment pas la Grèce avec autant de montagnes.
Vendredi 7 juillet - Consultation de l’oracle de Delphes
Aujourd’hui, un peu de culture. Fini la grimpette.
Au programme, visite du site de Delphes. Après une route sinueuse, on rejoint la foule de touriste écrasée par la chaleur.
Très honnêtement, le site est beau sans être majeur. Cependant, le musée est vraiment top avec de superbes pièces bien exposées.
Une fois qu’on a fait le tour, on rentre vers Galaxidi et allons à “Ocean Drive” un beach club sans plage et sans être vraiment un club. Bref, un bon endroit pour chiller, boire un verre et nager dans la mer. On zone là un bon bout de l’aprem puis allons dîner sur le port.
Samedi 8 juillet - Hello les copains
On prend une dernière fois l’excellent petit-dèj de l’hôtel puis on se met en route vers Athènes.
Là, on retrouve Seb à son hôtel. On dépose tout le matos d’escalade et allons déjeuner ensemble.
L’heure avançant, on se dirige vers l’aéroport, rendons la voiture et retrouvons les copains.
C’est le début d’un autre voyage, dans les Cyclades, qui commence !
Athîo
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